mercredi 29 février 2012

La Paz !

Voici la capitale la plus haute du monde, étagée de 3200m à 4000m (les plus riches en bas, les pauvres en haut, 800m de dénivelé en haute montagne sur le plan climatique, ça compte !) dans un immense canyon aride et encaissé, entourée d’une centaine de pics enneigés de plus de 5000m.


Voici une photo de la Paz, prise du Chacaltaya, montagne culminant à 5500m !!!
 
Et nous l’avons  gravi ! (Biloute les 4000m du Maroc sont loin…)
La montée s’est avérée moins dure qu’on se l’imaginait, même si le souffle pouvait parfois manquer.
Mais quelle récompense !

La Paz est une ville très atypique. La ville ressemble à un chaos urbain, bruyant et mouvementé, avec  ses grappes de maisons en parpaing qui rongent tous les flancs montagneux.
Pour nous, la ville est un marché géant. Ici, tout se vend, à toute heure.  On adore !
Petit point noir, la pauvreté est ici très visible. Les mamitas passent leurs journées assises pour vendre  2 « klennex » et une banane….
Et quand cela ne suffit pas, elles participent à des combats de catch (…) !
Nous retrouvons  également ici, Tristan et Céline, nos amis fr. rencontrés à Buenos.
Planifié depuis Oruro, nous louons tentes et matelas pour le fameux «  Camino del Choro » qui relie la Paz à Coroico par 3 jours de marche.
Ce trek est sensationnel. Le départ se situe à 4600m et au bout d’une heure on atteint le point culminant, 4800m. L’arrivée 3 jours plus tard se situe à 1200m…. 3400m de dénivelé négatif !
Pour être honnête, la première journée n’a pas été si  « sensationnel le ». Neige puis pluie toute la journée, mais surtout un énorme brouillard qui ne nous permettait pas de jouir du paysage comme on aurait pu.
Mais les  2 jours suivants, le temps était à l’amélioration. Du coup quelques clichés sympas !
Ce qui est dingue, c’est qu’en l’espace de 3 jours, nous sommes passés des moraines et glaciers aux palmiers, cactus et orangers !
Une dernière heure de descente sous la pluie et nous arrivons à Chairo, on nous prenons une bière bien méritée !
Quelques heures plus tard (le temps d’attendre une camionnette), nous voilà tous les 4 à Coroico, bourgade de la région des Yungas, perchée sur une colline de 1750m au climat tropical.
Réputée comme une bourgade tranquille nous sommes agréablement surpris par une agitation, à présent connue, celle du carnaval.
De plus nous découvrons, une autre spécificité, une communauté « afro- andine ». Ne disposant pas de photos, je vous laisse imaginer ce que peut être une Mama africaine en tenue traditionnelle bolivienne !!
Pour l’anecdote, c’est ici que le plus grand succès musico-marketing des années 80, la « Lambada » est née ! C’est le groupe de musique bolivienne « los K’jarkas » avec  leur chanson « llorande se fue » qui sera plagié pour faire le tube que l’on connait.
A l’origine de cette histoire, des esclaves africains amenés pour travailler dans les mines d’argent de Potosi à la suite de la fameuse Controverse de Vallodolid, où l’église reconnut officiellement l’existence d’une âme chez les indiens. Comme ce n’était pas encore le cas pour les Noirs d’Afrique, on en fit venir en masse pour qu’ils aillent trimer (et mourir) dans l’enfer des mines. Les survivants de cette population noire s’installèrent dans les Yungas où ils s’imprégnèrent de la culture andine.
De retour à la Paz, nous découvrons un autre site extraordinaire, la vallée de la Luna.
C’est un canyon de sédiments, d’où  les eaux du lac Titicaca se seraient retirées, il y aurait 25000 ans.
Une belle « légende » pour ce paysage atypique !
Avant de quitter La Paz et Tristan et Céline, nous nous offrons le luxe d’une raclette et fondue aux fromages suisses ! Ahahah mais que cela faisait longtemps (depuis le départ à vrai dire…) que nous n’avions pas mangé de fromages aussi bons !
Derniers achats et en route pour Sorata, village andin aux pieds de l’imposant Llampu (6362m) !

lundi 20 février 2012

ORURO

Ville minière de l’Altiplano (3700m), à dominante Aymara, qui a connu son âge d’or (ou plutôt d’argent !) à l’époque des mines.
Aujourd’hui, Oruro est connue dans toute l’Amérique latine pour son carnaval.
Et quel carnaval ! Sans aucun doute le plus beau que nous ayons vu ! (désolé Gualeguaychu, mais vous ne jouez pas dans la même catégorie…)

Le carnaval dure 4 jours et accueille jusqu’à 1 million de personnes, dont 60 000 danseurs et musiciens.
Du coup la ville ouvre, écoles, stades, maisons pour loger tout le monde. Nous aurons droit à un dortoir de 25 lits, improvisé dans une crèche.

Le 1er jour du carnaval est dédié aux autochtones, qui défilent toute la journée (7 a .m – 3 a.m !!) en tenues traditionnelles, au rythme des flûtes et tambours spécifiques à chaque village. C’est le jour dédié à la Pachamama, la mère terre pour celebrer l’abondance des recoltes a venir. Offrandes et danses sont faites en son honneur.
Impressionnant de couleurs, de broderies !





Le 2ème jour, repos avant la tempête… En effet, c’est le jour de la musique de rues. Fanfares, danses, artisanat (et Pacena, bière locale) envahissent les rues.
3ème et 4ème jours, c’est l’entrée des diabladas (femmes du diable), thème majeur du carnaval.











C’est énooorme ! Des rues entières de musiciens, danseurs costumés et des tribunes pleines à craquer. L’ambiance est très joviale, les gens s’aspergent de mousse et d’eau à longueur de journée (et de soirée, moins cool quand il fait 10 degrés !).


 On découvre aussi, grâce aux mamas, èun breuvage local : le leche de tigre ! Du lait chaud, une pincée de cannelle et de coco et du singhani (l’alcool de raisin local)… tip top quand il fait froid !

Après 4 jours de fêtes (et un bon mal de tronche !) nous partons pour la capitale du pays, La Paz !

SUCRE

On redescend en altitude, plus que 2700m. Ici, c’est la capitale constitutionnelle du pays, la cité blanche ! Le bijou de l’art baroque de l’Amérique latine !






Un dimanche à Tarabuco…


Grace à notre super organisation, nous pouvons profiter du jour de marché dans le petit village de Tarabuco. Le dimanche, ce village situé à 1h30 de Sucre, transforme ses ruelles en un marché en plein air. La spécialité : les tissus en laine, tissés à la main, aux couleurs variées selon l’ethnie du créateur. Très joli et typique !

Après quelques balades dans les rues de Sucre, nous découvrons que les habitants sont de redoutables tireurs de bombes à eau.

A coup de pistolet ou de ballon d’eau, nous essuyons régulièrement des tirs de taxis, voitures ou encore de personnes perchées sur leurs balcons… On est sur le qui vive dans les rues de Sucre !

Aussi, c’est la première fois depuis qu’on est arrivé en Bolivie, que le type andin n’est pas hyper présent en ville. Les citadins de Sucre semblent plus « modernes » tant dans leur tenue que dans leur façon de vivre.
Qu’à cela ne tienne, nous partons à la rencontre des villages Jalq’a, dans le cadre d’un trek de 2 jours « made in bolivia ».

Cette région ouest de Sucre se caractérise par la présence imposante de la cordillera de los Frailes et les vallées où habitent les indiens jalq’a.






Magnifique rando, les montagnes plissées offrent un dégradé de verts calcaires mélangés au rouge de la ferrite.
Point d’orgue de la rando, l’impressionnant cratère de Maragua. Il s’agit d’une énorme formation géologique de 7kms de diamètre. 2 théories s’opposent : soit ce cratère a été formé par une météorite il y a fort fort longtemps, soit il s’agit d’un volcan inactif… Bref, dans tous les cas, aujourd’hui 2 villages y sont installés et sont séparés de quelques kms par un cimetière perché sur la butte centrale (histoire de se rapprocher des dieux…).




Le lendemain, nous découvrons la Bolivie rurale avec tous ces imprévus. 3heures de marche pour rejoindre un chemin de terre où passe le camion qui nous ramènera à Sucre. Après 2 heures dans la benne (très folklo), nous nous arrêtons et les premiers passagers qui descendent se mettent à courir… Descente d’un versant, traversée d’une rivière, montée d’un autre versant et hop, saut dans un 2nd camion. Pas de chance le camion tombe en panne après 200m et nous voilà, avec tous les boliviens (leurs sacs, les pioches, les bébés…) obligés de continuer à pied au travers des montagnes et vallées. On n’était qu’à 3heures de marche de Sucre… et personne ne s’est plaint...


Nous sommes impressionnés par leurs qualités de marcheurs, notamment cette petite mémé qui nous a tenu à distance pendant tout le trajet, chapeau ! (Ca doit être leur chaussures en pneu…)


Le temps d’une douche et nous sautons dans un bus pour Oruro et son carnaval, connu comme le second plus grand carnaval d’Amérique du sud, après Rio…